Les grandes religions au Vietnam
Les plus anciennes religions au Vietnam sont le Bouddhisme mahayana, le confucianisme et le taoïsme (appelé la religion «triple» ou giáo tam). Plus tard et au cours des derniers siècles, l’islam, l’hindouisme, le Bouddhisme Theravada, des minorités importantes d’adhérents au catholicisme romain, Cao Dai et Hoa Hao ainsi que des petites minorités de protestants apparaitront dans le pays.
La majorité des Vietnamiens se considèrent comme non-religieux bien qu’ils visitent les temples religieux plusieurs fois par an. Leurs attitudes et leurs comportements quotidiens sont par ailleurs dictés par la synthèse des philosophies inspirées de nombreuses religions, en particulier le Bouddhisme mahayana, le confucianisme et le taoïsme.
Ces religions ont coexisté dans le pays depuis des siècles et se sont parfaitement mêlées à la tradition vietnamienne du culte de la vénération des ancêtres et des héros nationaux ce qui explique les raisons pour lesquelles ce peuple éprouve des difficultés à s’attribuer une religion précise à laquelle appartenir.
Le bouddhisme vietnamien
Le Bouddhisme est arrivé au Vietnam dès le 2ème siècle par le nord de l’Asie centrale et par des routes du Sud de l’Inde. Les Vietnamiens de souche sont principalement de l’école Mahayana, bien que certaines minorités ethniques (comme les Khmers Krom) adhèrent à l’école bouddhique Theravada.
Cette religion a entretenu au Vietnam une relation symbiotique avec le taoïsme, la spiritualité chinoise et vietnamienne et la religion indigène. La majorité des pratiquants bouddhistes vietnamiens se concentre sur les rituels de dévotion plutôt que sur la méditation.
Bien que certaines personnes croient que les différentes écoles du Bouddhisme soient incompatibles entre elles, au Vietnam les disciples bouddhistes pratiquent les différentes traditions du pays sans problèmes ou sans contradictions. Et même si le Bouddhisme vietnamien n’a pas de structure centralisée forte, sa pratique est similaire dans tout le pays et dans presque tous les temples.
Les traditions du bouddhisme vietnamien
Au Vietnam, la méditation n’est pas une pratique quotidienne et fréquente par contre la pratique la plus courante et essentielle dans le bouddhisme vietnamien est le gain des mérites avec une croyance que la libération prend effet avec l’aide des bouddhas et des bodhisattvas.
Les moines bouddhistes chantent couramment sutras, récitent les noms du bouddha (plus particulièrement celui de Amitabha en faisant vœux de pénitence et en priant pour la renaissance dans la terre pure.
Le Sûtra du Lotus et le Sûtra Amitabha sont les plus couramment utilisés. La plupart d’entre eux tout comme les textes religieux sont arrivés de Chine et ont été traduits en sino-vietnamien (Han-Viet) plutôt qu’en langue vernaculaire qui les rend assez incompréhensibles pour la plupart des praticiens.
Le Bouddhisme vietnamien consiste en trois services pratiqués régulièrement à l’aube, à midi et au crépuscule et qui comprennent principalement les sutras de dévotion, la récitation de dharanis et du nom de Bouddha, et enfin le rite de la circumambulation qui est une marche de méditation.
Les laïcs rejoignent parfois les services au temple alors que certains bouddhistes fervents accomplissent leurs cultes à domicile. Les services spéciaux tels que Sam Nguyen et Sam Hoi: la confession et la repentance, se font chaque mois à la nouvelle lune et à la pleine lune. L’un de ces rites consiste à chanter le nom de Bouddha pour se repentir et purifier le mauvais karma.
Le grand véhicule (Mahayana) est arrivé, au pays du dragon, avec des moines et des pèlerins chinois. Son encrage, dans la population, est signalé dès le IIe siècle de notre ère. Tout au long de son parcours (Inde, Tibet, Népal et Chine). Ce bouddhisme s’est enrichi de nombreux Bouddhas, Bodhisattvas et divinités secondaires. Les Vietnamiens les appellent « Bouddhas anciens » et leur vouent un culte assidu dans de nombreuses pagodes. Elles sont facilement reconnaissables car, à l’entrée, il y a souvent une grande statue de Quan Thế Âm Bồ Tát, la déesse de la miséricorde, plus connue sous le nom de Bouddha femme.
Lieu de pratique vietnamien : les pagodes
Comme on vient de le voir, les bouddhistes vietnamiens pratiquent leur culte dans des pagodes, elles sont entretenues par des bonzes, en robes de couleur safran. Ce que l’on nomme temple est un sanctuaire dédié à des esprits tutélaires ou à des héros sanctifiés.
Ces lieux sont tenus par des employés de la ville, tel que le veut la tradition confucianiste. On y retrouve, dans le quartier chinois, les divinités du panthéon chinois (Roi du ciel, Dame céleste…etc.), des génies et esprits protecteurs, comme le Général rouge ou Ho Chi Minh, lui-même…
Bouddhisme Vietnamien et Kung Fu
Une vieille tradition veut que certains moines s’exercent encore au Kung Fu afin de mieux canaliser leurs énergies et fortifier leur corps. Je n’ai pas eu l’occasion d’en voir. Toutefois, de nombreuses pagodes abritent des clubs d’art martiaux.
Ces centres d’entraînement sont ouverts aux enfants qui désirent pratiquer. Ces clubs sont très appréciés des jeunes vietnamiens car, dans leurs rangs, sont recrutés les adolescents qui font vivre le dragon. Chaque année, au moment du têt national, les clubs d’arts martiaux s’affrontent dans des joutes d’adresse et d’équilibre. Les meilleurs pratiquants entrent dans la peau du dragon et animent son corps, pour la plus grande joie des spectateurs.