Nous rencontrons dans les temples et monastères bouddhistes beaucoup d’objets rituels tels que les statues (de bouddha ou d’autres divinités), des moulins de prière ou des tableaux de peinture. Si certains de ces objets sont exclusivement des symboles bouddhistes, d’autres sont communs au bouddhisme et à l’hindouisme.

Beaucoup de sympathisants du bouddhisme achètent ces objets pour les utiliser dans la pratique régulière du bouddhisme ou tout simplement pour les placer chez eux afin qu’elles leur apportent une sensation de bien-être, de zen et de calme. Il est donc intéressant de comprendre ce que symbolise chacun de ces objets.

Cet article n’est pas exhaustif et liste les principaux symboles bouddhistes rencontrés.

1. Ashtamangala (les 8 signes auspicieux du bouddhisme)

Dans le bouddhisme, il existe huit symboles bouddhistes auspicieux qui dérivent tous de l’iconographie indienne.

Les huit signes de l’Ashtamangala

Dans le bouddhisme, ces symboles représentent des offres des dieux faites au Bouddha après son illumination. On les retrouve dans l’art de la plupart des écoles du bouddhisme, en particulier dans le bouddhisme tibétain. Dans certains monastères chinois, les symboles bouddhistes sont placés sur des socles en lotus devant les statues du Bouddha.

a. Le parasol ou l’ombrelle

Beaucoup pensent que ce symbole bouddhiste est un parapluie mais c’est faux, il s’agit plutôt d’un parasol ou d’une ombrelle.
Le parapluie protège contre la pluie alors que le parasol protège contre la chaleur. C’est d’abord un symbole de la dignité royale et la protection de la chaleur du soleil, symbole des obstacles, accidents, problèmes et maladies.
Il représente dans le bouddhisme la protection de la souffrance et la joie de la fête des actes positifs apportée par son ombre.

symbole bouddhisme parasol

b. Les deux poissons dorés

Les deux poissons étaient à l’origine le symbole de la rivière Yamuna et du Gange, mais ils sont devenus par la suite le symbole de la bonne fortune, de la fertilité et de la prospérité, aussi bien chez les hindous que chez les bouddhistes.

Dans le bouddhisme, les deux poissons sont aussi symbole des êtres vivants qui pratiquent le dharma et qui ne doivent pas craindre de se noyer dans l’océan de souffrance puisqu’ils peuvent librement migrer (en choisissant leur renaissance) comme des poissons dans l’eau.

symbole bouddhisme poisson doré

c. La conque ou le coquillage

En Asie, la conque a longtemps été utilisée comme un cor de bataille. Dans les temps anciens la conque blanche représentait également la caste Brahmane chez les Hindous.
Par ailleurs, dans le bouddhisme, une conque blanche représente le son du dharma qui permet d’éveiller les êtres et les inciter à sortir de l’ignorance et accomplir leur propre bien.

symbole bouddhisme coquillage

d. La roue du Dharma ou Dharmachakra

La roue du Dharma symbolise la loi bouddhiste. Elle est le symbole le plus important du bouddhisme et représente l’enseignement du Bouddha qui fût le premier à la mettre en mouvement. Elle représente aussi le cycle sans fin de la naissance et la renaissance. Quand le bouddha a prononcé son premier sermon, il a exposé sa doctrine des quatre nobles vérités et des huit marches.
Ainsi, la roue est souvent représentée par quatre ou huit branches symbolisant les quatre nobles vérités et les huit marches.

SYMBOLE BOUDDHISME ROUE DHARMA

e. La fleur de Lotus

Le lotus, fleur emblématique d’Asie, est le symbole de la purification du corps, de la parole et de l’esprit.
Le lotus est profondément enraciné dans la boue et la tige se développe à travers l’eau sombre. Ses racines sont dans la vase, sa tige est dans l’eau et sa fleur flotte majestueusement sur l’eau.
En outre, la fleur de Lotus représente la progression de l’âme au travers, d’abord du matérialisme, en passant par l’eau de l’expérience avant d’atteindre le soleil de l’illumination. Dans le bouddhisme, le lotus représente la véritable nature des êtres, qui a lieu à travers le samsara dans la beauté et la clarté de l’illumination.

Les couleurs du lotus sont aussi importants :

  • Blanc : c’est la couleur mentale et spirituelle de pureté
  • Rouge : symbole du cœur, de compassion et d’amour
  • Bleu : symbolise la sagesse et le contrôle des sens
  • Rose : renvoie au Bouddha historique
  • Violet : symbole du mysticisme

La fleur de Lotus est probablement l’un des symboles bouddhistes les plus connus.

symbole bouddhisme lotus

f. La bannière de la victoire

La bannière de la victoire symbolise la victoire du Bouddha sur le démon Marra et sur ce que représente Mara : la passion, la peur de la mort, la fierté et la luxure.
De même, elle est aussi le signe de la surmonte des obstacles et le triomphe sur l’ignorance grâce aux actes accomplis par le corps, la parole et l’esprit.

symboles bouddhisme bannière de la victoire

g. La vase

La vase de trésor est remplie de choses précieuses et sacrées. Elle symbolise la longue vie et la prospérité intellectuelle.
La vase renvoie à l’abondance. Elle contient le nectar de l’immortalité et tout ce qui est bon spirituellement pour l’homme. Un joyau étincelant est placé sur son embouchure.

symbole bouddhiste vase

h. Le nœud éternel (ou le nœud sans fin)

Le nœud éternel est un autre symbole du bouddhisme. Il est composé de lignes liées dans une structure fermée. Il représente la dépendance et l’interdépendance de tous les phénomènes.
Aussi, le nœud symbolise aussi la loi de cause à effet et l’union de la compassion et la sagesse ou du vide et de l’interdépendance.
Pour les bouddhistes, le nœud éternel est le symbole du samsara : un monde de souffrance où on naît et on meurt en boucle et qu’il faut quitter pour atteindre le nirvana.

symbole bouddhisme noeud éternel

2. Objets de pratique

a. Les moulins à prières

Les moulins à prières (ou roues de prières) sont des objets culturels caractéristiques dans le bouddhisme tibétain.
Généralement, ces objets prennent la forme d’un cylindre dans lequel on écrit des mantras et qui peut tourner autour d’un axe.


Ces moulins à prières peuvent être de différentes tailles. Les moulins de prières les plus fréquents mesurent quelques dizaines de centimètres. Dans certains monastères bouddhistes tibétains, ils peuvent atteindre plusieurs mètres.
Selon la croyance tibétaine, faire tourner le moulin à prière de la main droite dans le sens des aiguilles d’un montre est l’équivalent d’une récitation d’une prière du mantra.

b. Les bols chantants

Les bols chantants sont des objets en métal ayant une forme de cloche renversée qu’on trouve dans certains monastères bouddhistes et qu’on fait résonner à l’aide d’un maillet.
Historiquement, on utilisait les bols chantants dans les cérémonies funéraires dans les régions de l’Himalaya et dans le nord de l’Inde.


En raison de leur tonalité particulière et harmonieuse, les moines les utilisent dans les monastères lors des séances de prières ou de méditation pour annoncer le début ou la fin des séances ou pour signaler le changement d’activité lors des chants bouddhistes.

c. Le Vajra

Le vajra est un mot sanskrit (appelé aussi Dorjé en tibétain) qui signifie diamant ou foudre. C’est un symbole important dans le bouddhisme vajrayāna (appelé aussi le bouddhisme de la voie de diamant ) et l’hindouisme.
Le vajra est un objet rituel qui représente l’upaya, moyen efficace pour détruire l’ignorance.
Les symboles les plus fréquents en occident de cet objet sont sous forme de deux vajras croisés (appelés visvavarja en sanskrit ou vajra de l’univers et dorjé gyatram en tibétain).
Ils symbolisent l’éveil parfait du bouddha par la connaissance (vajra vertical) et l’amour (vajra horizontal) afin d’embrasser l’être entier et toutes les créatures.
Généralement, les bouddhistes associent la cloche Ghanta (féminin) au Vajra (masculin) afin de symboliser le masculin et le féminin, la compassion et la sagesse.

d. Les Malas

Les malas sont des objets de dévotion religieuse composés par 108 grains ou graines utilisés par les bouddhistes pour compter les récitations de mantras lors des prières.
Les malas sont fabriqués à partir de bois, verre, os ou pierres semi-préciseuses. Les 108 pierres signifient les épreuves que le bouddha a dû subir.
Dans certains malas, il y a inséré des perles plus grosses (chatumaharaja) ou des objets symboliques (gantha ou vajra par exemple). Pendant les séances de méditation, un effort conscient est nécessaire pour changer de perle avec les doigts sans que cela ne nécessite une perturbation de la concentration du méditant.

3. Statues et présentations de Bouddha

a. Les statues du Bouddha : un symbole bouddhiste très répandu

Les statues de bouddha sont certainement les représentations les plus fréquentes dans les lieux de pratique du bouddhisme. Ces illustrations se présentent le plus souvent sous forme d’un bouddha assis en train de méditer. Cependant, on rencontre aussi d’autres formes de statues de bouddha. Ainsi, il est fréquent de trouver des bouddhas allongés, voire même dans certains cas des bouddhas rieur et gros.

Il existe une différence entre ces différentes statues de bouddha. En effet, si le bouddha en position de méditation symbolise bien le bouddha historique, le bouddha gros n’a rien à voir avec le bouddha sakyamuni.

b. Le regard du bouddha

Le regard de bouddha est un symbole très présent dans les monastères et temples bouddhistes. On le schématise souvent par des yeux, des sourcils et un nez.

  • Les yeux du bouddha n’expriment ni tristesse, ni joie, ni colère. C’est un regard qui nous fait penser qu’il voit et qui sait tout. Il symbolise son implication dans la vie quotidienne.
  • Le nez du regard de bouddha est symbolisé par le chiffre 1 en népalais. D’ailleurs, ce chiffre ressemble à un point d’interrogation dans les signe de ponctuation utilisées dans les langues occidentales. Son but est de rappeler le caractère unique de bouddha.

4. Écritures

a. Om̐, Om ou Aum

Aum ou Om ou Om̐ est une syllabe sanskrite représentant le son originel ou le verbe éternel créateur.
Cette syllabe se trouve dans plusieurs religions telles que l’hindouisme, le bouddhisme et le jaïnisme.
Dans l’hindouisme, Om représente la vibration divine et originelle à partir de laquelle tout l’univers fut créé. C’est d’ailleurs le symbole le plus important qu’on trouve dans tous les textes sacrés de l’Inde.
Om̐ est aussi le mantra le souvent chanté dans les cours de yoga.

Dans le bouddhisme, la syllabe Om, et sous l’influence de l’hindouisme, a été introduite au Tibet et s’est alors développé dans les mantras. D’ailleurs, plusieurs mantras l’utilisent dont, par exemple, le mantra Om mani padme hum du bouddhisme mahāyāna.
Om est le symbole du non affectable qui ne peut pas être détruit. Répéter le Om à voix basse permet d’avoir un sentiment de plénitude et de revenir vers notre essence.

b. Om maṇi padme hūm

Om maṇi padme hūm est l’un des plus connus et des plus célèbres mantra du bouddhisme mahayana. Il s’agit du mantra de la compassion.
Le but de ce mantra est de réveiller la mémoire de l’être humain divin, d’activer le joyau du lotus qui est en chacun de nous afin qu’on puisse manifester notre divinité sur terre dans la joie d’une unité retrouvée.
Ce mantra signifie « le joyau du lotus ».
AUM : la syllabe Aum renvoit au Corps, à la Parole et l’Esprit. L’Esprit est pur quand la personne atteint l’illumination.
MANI (ou joyau) : reflète l’intention du pratiquant à devenir illuminé et plein de compassion.
PADME (ou lotus) : Symbolise la sagesse.
HUM (ou unité indivisible) : Cette syllabe peut être traduite par méthode indivisible ou chemin emprunté de la sagesse.

c. Kalachakra

Kalachakra signifie en langue sanskrit la roue du temps. Il s’agit d’un texte important dans certaines traditions du bouddhisme tibétain et est considéré – avec son commentaire vimalaprabha – comme le principal support d’enseignement kalachkara du bouddhisme tibétain.
Ce cycle d’enseignements serait attribué au Bouddha et il le confia à l’un de ses disciples. Vers le Xème siècle, un sage indien le reçut et c’est à lui que l’on doit sa diffusion, qui n’a concerné pratiquement que l’univers du bouddhisme tibétain.
En tant qu’objets rituels, le kalachakra est présente le plus souvent sous forme d’impression photographique, de tapis ou de posters en différentes formes et tailles.

4. Autres statues de divinités

a. Tara

Tara est un nom sanskrit qui signifie étoile, libératrice ou celle qui fait passer à l’autre rive. Dans le bouddhisme et l’hindouisme, Tara est un personnage féminin considéré comme un bouddhisattva qui a des pouvoirs miraculeux.
Les bouddhistes de différentes écoles du Vajrayana (en particulier le bouddhisme tibétain) considèrent que Tara permet de comprendre les enseignements intérieurs et extérieurs de la compassion et de protéger des dangers physiques. En outre, Le bouddhisme tibétain la considère comme la mère de tous les bouddhas et la libératrice et protectrice des dangers réels et spirituels.

Nous distinguons 21 formes de Tara. Parmi les plus connues, on distingue la Tara verte et la Tara blanche.

  • D’abord, la Tara verte est le symbole de la bienveillance. C’est une déité qui permet de surmonter les situations compliquées et d’offrir du réconfort. Le Mantra de la Tara verte est le Om Taré Touttaré Touré Soha. C’est le deuxième mantra le plus récité par les bouddhistes tibétains après le Om Mani Padmé Hum.
  • Ensuite, la Tara blanche est le symbole de la pacification, de la longévité et la santé.

b. Ganesh

Ganesh est un symbole très rencontré dans l’hindouisme et le bouddhisme japonais. Quant à sa représentation, elle est sous la forme d’un corps d’enfant de couleur rouge, à 4 bras et ayant une tête d’éléphant, accompagné de son véhicule (vâhana) : un rat ou une souris (Mûshika).
Dans l’hindouisme, Ganesh est le dieu le plus vénéré en Inde. Il est le symbole de l’union du divin et de l’humain. Il est le dieu de la sagesse, de l’intelligence, de la prudence, et qui permet de supprimer les obstacles.
Dans le bouddhisme japonais, l’école ésotérique shingon l’a introduit sous le nom de Kanguiten ou shoten sama (le dieu de la joie).

c. Shiva

Shiva est l’un des principaux dieux de l’hindouisme. Il est l’un des dieux les plus compliqués à comprendre et représente surtout la fin et la mort. En conséquence, il est le dieu destructeur.
Dans la religion hindouiste, la destruction ne marque pas la fin. Elle est dans l’ordre des choses. En effet, la destruction permet la création d’un nouveau monde.
Shiva possède 3 yeux qui représentent respectivement le soleil, la lune et le feu. Ces 2 yeux sont à moitié ouverts et le troisième œil étant toujours fermé. Quand ses 2 yeux se ferment, l’univers prend fin et un nouveau cycle commence.
Chez les hindouistes, Shiva et le seigneur bienveillant qui permet de se débarrasser de tout ce qui est mauvais en nous. Shiva permet donc de détruire tout ce qui est mauvais pour mieux reconstruire.

Il est représente sous la forme d’un homme ayant de longs cheveux (à partir desquels coule le Grange, le rendant ainsi sacré), assis, et possédant entre 2 et 18 bras.
Les attributs qui lui sont liés sont nombreux. Le plus souvent, ces attributs comprennent un trident (appelé Trishula, symbole des fonctions de la création, conservation et destruction), un croissant de lune sur la tête (symbolisant la renaissance), une hache, un antilope, une peau de tigre (pour symboliser sa domination sur la nature) et un serpent autour du cou (pour symboliser la puissance).
Il a pour véhicule un taureau blanc (appelé Nandi).
Shiva est le père de Ganesh.

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