Qu’est ce que l’esprit ?

Dans le bouddhisme, l’esprit est l’ensemble de nos expériences émotionnelles et cognitives. Il n’inclut pas seulement les consciences qui perçoivent les objets sensoriels-couleurs et formes, sons, odeurs, goûts et objets tactiles – mais aussi la conscience mentale, qui pense et qui a la capacité de percevoir directement des concepts plus subtils, tels que la vacuité.

Le mot « esprit » au sens bouddhiste inclut aussi ce qu’on désigne en français par « cœur », comme dans l’expression « il a bon cœur ». Afin d’insister sur la continuité de la conscience, nous employons aussi le mot « courant de conscience » pour désigner notre esprit. Chacun a un esprit séparé ou courant de conscience.

L’esprit est sans forme, tandis que le cerveau fait partie du corps. Notre corps et notre esprit sont des entités distinctes. Alors que l’esprit est immatériel, le corps est matériel, composé d’atomes.

Comment notre esprit a-t-il commencé ?

Chaque instant de l’esprit est la continuation de l’instant précédent. Ce que nous sommes, et ce que nous pensons et ressentons, dépend de ce que nous étions hier. Notre esprit présent est une continuation de l’esprit d’hier.

C’est la raison pour laquelle nous pouvons nous rappeler ce qui nous est arrivé dans le passé. Un instant donné de notre esprit à été produit par l’instant d’esprit qui l’a précédé.

On peut retracer cette continuité jusqu’à l’enfance et à l’état de fœtus dans le ventre maternel. Même avant le moment de la conception, notre courant de conscience existait. Les instants antérieurs de ce dernier étaient alors liés à un autre corps. Notre esprit n’a pas de commencement, et continue indéfiniment.

Ce peut être difficile à saisir au début, mais si nous prenons l’exemple d’une chaîne de nombres, cela devient plus facile. Du point « o », si l’on regarde à gauche, il n’y a pas de premier nombre négatif; et si on regarde à droite, il n’y a pas de dernier nombre qui serait le plus grand: on peut toujours en rajouter un.

De la même manière, notre courant de conscience n’a pas de commencement et pas de fin. Nous avons tous eu un nombre infini de naissances passées, et notre esprit continuera à exister indéfiniment.

En fait, il serait impossible que notre courant de conscience ait un début. Puisque chaque instant de l’esprit a pour cause l’instant précédent, s’il existait un commencement, soit le premier instant de l’esprit n’aurait aucune cause, soit il aurait pour cause quelque chose d’autre qu’un instant de l’esprit antérieur.

Cette alternative est impossible car l’esprit ne peut être produit que par un instant antérieur de l’esprit, appartenant à son propre continuum. En purifiant notre courant de conscience, nous pouvons rendre notre existence à venir meilleure que la présente.

Quelle est la relation entre le cerveau et l’esprit ?

Le cerveau est un organe physique et sa nature est d’être composée d’atomes. L’esprit est sans forme et se caractérise par la clarté et la conscience en éveil.

Tant que nous sommes en vie, notre cerveau et notre esprit s’influencent l’un l’autre. Le cerveau apporte un support matériel à nos consciences sensorielles et à la conscience mentale grossière.

Si le cerveau et le système nerveux central sont endommagés, le fonctionnement de l’esprit en est affecté.

Réciproquement, notre état mental, qu’il soit paisible ou agité – affecte notre santé physique et notre système nerveux. L’esprit a des niveaux plus subtils qui, selon le bouddhisme, ne reposent pas sur le corps physique comme support.

L’esprit le plus subtil, qui continue jusqu’à la vie suivante, en est un exemple. Ainsi, les pratiquants expérimentés peuvent-ils méditer avec leur conscience la plus subtile, même en coma dépassé.

Kyabjé Ling Rinpoché, le doyen des précepteurs de S.S. le dalaï-Lama, l’a fait pendant treize jours après l’arrêt de la respiration. Des scientifiques sont très intéressés par l’étude de ce phénomène et S.S. le Dalaï-Lama a donné son accord pour qu’ils puissent mesurer les fonctions cérébrales de grands pratiquants au moment de leur mort et après.

Le problème réside dans la difficulté de prévoir un calendrier tel que les scientifiques puissent se trouver en Inde avec tout leur équipement au moment ou meurt un grand pratiquant…