Développer la compréhension
Dans le bouddhisme, la réincarnation signifie que l’esprit d’une personne prend corps après corps sous l’emprise de l’ignorance et d’actions contaminées.
Tant que nous sommes en vie, notre corps et notre esprit sont liés, mais à la mort ils se séparent. Chacun d’eux a son propre continuum. Le corps devient cadavre, et l’esprit continu jusqu’à ce qu’il prenne un autre corps.
Ce processus de réincarnations sous le commandement de l’ignorance et d’actes viciés est l’existence cyclique, le cycle des problèmes qui reviennent sans cesse qu’est notre vécu ordinaire.
Dans l’existence cyclique, les êtres sensibles prennent renaissance dans l’un ou l’autre des six types de formes de vie.
Certaines de ces formes de vie, enfers, esprits affamés et animaux, passent par plus de souffrances que de bonheur.
D’autres formes de vie, monde humain, demi-dieux et dieux, sont considérées comme des naissances relativement heureuses.
La réincarnation signifie que les êtres prennent naissance de manière répétitive dans toutes ces formes de vie jusqu’à ce qu’ils se libèrent de l’ignorance et atteignent la libération.
Qu’est-ce qui relie une vie à la suivante ?
Y a-t-il une âme, un soi ou une personnalité réelle qui transmigre d’une vie à l’autre ? Notre esprit a des niveaux grossiers et des niveaux subtils.
Les consciences sensorielles qui voient, entendent, sentent goûtent et ressentent les sensations tactiles, et la conscience mentale grossière qui est occupée à penser ceci et cela, fonctionnent activement tant que nous sommes vivants.
Au moment de la mort, elles cessent de fonctionner et sont absorbées dans la conscience mentale subtile, et finalement dans la conscience mentale extrêmement subtile. Cet esprit extrêmement subtil porte les empreintes de nos actes (le karma).
Après la mort, le continuum de l’esprit subtil, entité qui n’est ni statique ni indépendante, quitte notre corps, entre dans l’état intermédiaire, puis prend renaissance dans un autre corps.
Après que l’esprit subtil se soit joint à un autre corps à l’instant de la conception, les consciences sensorielles grossières et la conscience mentale grossière se remettent en activité, et de nouveau la personne voit, entend, pense, et ainsi de suite.
Selon le bouddhisme, cet esprit extrêmement subtil, qui va d’une vie à la suivante, est un phénomène dépendant en perpétuel changement. Pour cette raison, on ne le considère pas comme une âme, un soi ou une personnalité réelle.
Ainsi le Bouddha a-t-il enseigné la doctrine de l’insubstantialité du moi : le fait qu’on ne puisse trouver une chose solide, indépendante, qui puisse être isolée comme étant la personne.