La fête des âmes errantes
Le reste de l’année au Vietnam commence par la fête des âmes errantes. En effet, les Vietnamiens célèbrent Thất Tịch entre le 7e et le 15e jour du 7e mois lunaire.
Ces âmes errantes sont celles dont personne ne perpétue le culte ancestral. Par conséquent, elles errent sur terre, sans possibilité de monter au ciel.
Durant cette période, les gens vouent un culte à ces âmes. Ainsi, on voit fleurir des petits autels sur le trottoir ou devant l’entrée des maisons.
Ils font tout pour que ces âmes restent à l’extérieur et ne viennent pas empoisonner la vie des vivants.
À cette occasion on brûle des papiers-prières et on jette, dans la rue, des faux billets de banques. Les reproductions de dollars de Hong-kong et d’Amérique semblent être les plus appréciées de ces esprits vagabonds.
Fête de la Mi-automne
Noël au Vietnam
On terminera l’année avec Noël, grande fête commerciale.La télévision et les magasins sont subitement, tous, chrétiens. On n’entend plus que des chants de Noël, en vietnamien. Des centaines de sapins, en plastiques, se parent de lumières multicolores.
Les bonnets et les habits de Père-Noël miniatures sont proposés aux enfants et les vendeuses de supermarché se déguisent en lutins bleus…
Les petites fêtes locales
Cette description ne serait pas complète si on ne parlait pas des petites fêtes locales. Elles sont fort nombreuses. Des festivals musicaux (Huế, VÅ©ng Tàu…), jusqu’aux dévotions dans tel lieu de culte (Núi Sam, Hà SÆ¡n Bình…), il est difficile de parler de toutes.
Aussi, j’ai choisi une fête précise. En effet, les 3 et 4 janvier, dans la banlieue d’Hanoi, à Ðồng Ká», les habitants célèbrent la fête des pétards. Cette fête est d’autant plus surprenante que, depuis 1975, les autorités ont interdit ce type de festivités bruyantes dans le reste du pays. Par conséquent, les âmes sensibles et les oreilles délicates doivent s’abstenir d’y aller durant cette période.
On décerne même un prix à l’homme viril qui sera capable de rester le plus longtemps et le plus près, qu’il est possible, de la source sonore. Cette fête est une réminiscence d’anciennes réjouissances chinoises.
Le nouvel an lunaire au Vietnam
Un matin, le ciel était noir, la lune rousse jouait à cache-cache avec les hommes. L’aurore commença à éclairer timidement les toitures. La rue venait d’être nettoyée, les trottoirs étaient d’une propreté surprenante. Pas un chat ne se risquait à montrer son museau.
Curieusement, seules quelques motos pétaradaient dans les artères de Cholon. Le reste du temps, un silence insolite figeait le quartier chinois. Toutes les boutiques étaient fermées, les rideaux métalliques descendus.
L’Éveil du Dragon et la Fête du Têt
La veille, à la même heure, les magasins fourmillaient encore d’activités. Un grondement se fit entendre à quelques pâtés de maisons. Le bruit roulait en s’amplifiant, faisant place à un rythme régulier…; Je reconnus le ton des gros tambours. Le Dragon se réveillait… !
Ce jour-là, les jeunes des divers clubs d’arts martiaux de la ville vont se confronter. Ils rivaliseront de prouesses dans les démonstrations que le public viendra voir devant chaque temple.
La fête du Têt, le Nouvel An vietnamien, commence entre la dernière semaine de janvier et la troisième de février. Dans toute l’Asie, le calendrier lunaire rythme la vie et les croyances des populations. On associe un animal mythique de l’astrologie chinoise à chaque année lunaire.
Aujourd’hui, c’est le coq qui prend son envol. Durant plus d’une semaine, l’activité du pays va se figer. La tradition enseigne que le premier jour de Têt est le seul où les morts reviennent parmi les vivants. Tout le monde se doit de leur rendre hommage sous peine de subir leur courroux. Sur les trottoirs, des petites dessertes sont couvertes de dons pour les âmes égarées.
Recueillement et Offrandes Familiales
Dès les premières heures du jour, dans chaque foyer, les familles se recueillent devant l’autel des ancêtres. Disposées sur un meuble, au centre de l’habitation, d’extraordinaires offrandes y sont présentées à ceux qui ont quitté la famille. Ce jour-là, personne ne doit travailler ni se disputer, sous peine de traverser une année de douleur et d’épreuves. C’est aussi un immense moment de joie où les membres de la famille se retrouvent pour une des rares périodes de vacances de l’année.
Fêtes et Rituels des Dragons
Dans toutes les pagodes, au cœur de chaque temple, dans une féerie de couleurs, de mouvements et de coups de tambours, le dragon danse ! Les jeunes garçons habillés aux couleurs de leur club animent le corps de l’animal mythique. Les plus expérimentés rentrent dans de petits dragons qui sauteront d’un poteau à l’autre au-dessus de la foule. Les plus jeunes manipulent des petits griffons à grosses têtes qui clignent des yeux et circulent au milieu du public. Pour le plaisir des plus petits, un grand dragon de papier chamarré s’anime au bout de longues perches. Les jeunes athlètes le font onduler et danser comme un énorme serpent qui vole.
Toutes ces démonstrations sont rythmées par les battements de gros tambours rituels. Par ailleurs, pour terminer, les dragons rentreront dans le temple pour lui insuffler la force vitale de la nouvelle année. Au bout de quelques minutes, les êtres fabuleux ressortiront de l’édifice à reculons. En ce jour, une année meurt et une autre renaît.
Dévotions et Visites dans les Temples
Durant ces 24 heures, les fidèles se succéderont dans chaque temple. Pendant ce temps, les yeux pleureront sous l’épaisse fumée des bâtons d’encens. En outre, par centaines, les femmes et les hommes accompliront leurs dévotions devant chaque statue. De plus, la plupart visiteront plusieurs lieux de culte successivement. Aux heures les plus chargées, il est particulièrement difficile d’avancer dans la foule qui remplit alors les pagodes.
Les périodes fériés au Vietnam
Il y a beaucoup de fêtes qui rythment l’année vietnamienne. Malgré ce qui est raconté aux touristes, les jours fériés, j’ai vu peu de gens arrêter de travailler.
Quelques jours de repos, non payés, sont accordés au moment du Têt national. Le reste de l’année étant marqué par des fêtes religieuses propres à chaque congrégation.
Il y a sept dates considérées comme des périodes fériées au Vietnam.
– Le premier janvier, du calendrier grégorien, est un moment de fête.
– Quelques semaines plus tard, les trois premiers jours du Têt remportent la préférence de la population.
– Le 3 février est l’anniversaire de la fondation du PCV.
– Le 30 avril est celui de la prise de Saigon.
– Le 1er mai ne change pas, ici aussi, c’est la fête du travail, auquel on a collé l’adjectif « internationale. »
– Le 19 mai, on célèbre l’anniversaire de la naissance d’Oncle Há.
– Le 2 septembre c’est la fête nationale, elle commémore la proclamation de l’indépendance du Vietnam en 1945.
En dehors du têt, ces jours « fériés » sont surtout marqués par un essaimage de drapeaux rouge. Certains sont marqués de l’étoile nationale jaune et les autres arborent la faucille et le marteau, de la même couleur.
Si l’on regarde derrière les étendards, rien ne change, les gens travaillent toujours et le soir, on ne danse pas dans les rues.
Les autres dates
Touteois d’autres dates sont plus représentatives de la tradition et des croyances du pays. La période, allant de mars à juin, commence par la fête catholique de Pâques mais, en dehors des églises, cet événement est peu marquant.
Le 12 avril est déjà plus intéressant. C’est l’anniversaire de Hùng VÆ°Æ¡ng, l’empereur légendaire fondateur de la première dynastie du Vietnam.
Le 3e jour du 3e mois lunaire, la fête des aliments froids commémore le souvenir d’un philosophe brûlé vif, par le roi, suite à une erreur de jugement. À cette occasion, on doit s’abstenir de faire du feu pour cuire les aliments.
Le 15 mai est la fête de la naissance, de l’illumination et de la mort du Bouddha (le dernier.) Pour marquer cette fête bouddhiste, on accroche des lanternes dans les maisons et les pagodes le 8e jour du 4e mois lunaire.