Les bouddhistes peuvent-ils manger de la viande?
Au départ, il peut sembler troublant que les théravadins de Ceylan et de l’Asie du Sud-est mangent de la viande, les mahayanistes chinois n’en manquent pas, les mahayanistes japonais en mangent, et les Tibétains, qui pratiquent le vajrayana, en mangent, eux aussi.
Cette différence dépend de ce qui est important dans chacune des traditions : les enseignements théravadins insistent sur l’élimination de l’attachement aux objets des sens et sur la neutralisation de l’esprit discriminateur qui dit : » j’aime ceci et pas cela ».
Donc, quand les religieux collectent des aumônes, ils doivent accepter sans rien dire et avec gratitude tout ce qui leur est offert, que ce soit ou non de la viande.
Si ces moines disaient : » je ne peux pas manger de viande, alors donnez-moi un peu plus de ces délicieux légumes« , ce serait faire offense au donateur et porter atteinte à la pratique du non-attachement.
Donc, pourvu que cette viande provienne d’un animal que le religieux n’a pas tué lui-même, qu’il n’a pas commandé de tuer, et dont il n’a pas vu, ni entendu dire, ni soupçonné qu’il avait été tué pour lui fournir de la viande, il a le droit de la manger.
Toutefois, ceux qui offrent de la nourriture au sangha devraient se rappeler que la principale prémisse du bouddhisme est de ne pas nuire aux autres êtres, et ils devraient choisir ce qu’ils offrent en conséquence.
Sur ce fondement de non-attachement, la tradition mahayana insiste sur la compassion pour les autres êtres sensibles.
Il est donc conseillé à un pratiquant de cette tradition de na pas manger de viande afin d’éviter d’infliger des souffrances au moindre des êtres, et afin d’empêcher des bouchers potentiels de commettre des actes négatifs.
Et aussi, l’énergie ignorante, luxurieuse ou agressive d’un animal peut affecter un pratiquant ordinaire qui mange la viande de celui-ci, ce qui n’aide pas ce pratiquant à cultiver la grande compassion. C’est pourquoi on recommande un régime végétarien.
Droit des animaux
Le bouddhisme considère les animaux comme des êtres vivants, qui ressentent le plaisir et la douleur et qui tiennent à rester en vie, tout comme les êtres humains.
Donc on ne peut pas s’attendre à ce que les bouddhistes soutiennent l’euthanasie des chats et des chiens perdus.
Ni à ce qu’ils ferment les yeux sur les expérimentations cruelles sur les animaux, sur les conditions d’élevage horrible des animaux de boucherie ou sur la chasse d’animaux pour avoir des manteaux de fourrure ou des descentes de lit en peau de mouton.
Bien que, théoriquement, le bouddhisme recommande d’être végétarien, ce n’est pas exigé, et beaucoup de bouddhistes ne sont pas végétariens.