Vietnam : Le quartier chinois
Seule les affaires comptent au quartier chinois
Brève présentation du quartier chinois
Cholon, souvent appelé le « quartier chinois » de Ho Chi Minh-Ville, est un lieu vibrant qui reflète l’héritage culturel et économique de la communauté chinoise au Vietnam.
Ce quartier, qui a vu le jour à la fin des années 1770, abrite le marché central Bình Tây, inauguré en 1930. Le marché est un centre névralgique pour le commerce local, où l’on trouve une grande variété de produits allant des aliments frais aux vêtements.
Le marché Bình Tây se distingue par son ambiance animée et ses allées étroites, souvent bondées de vendeurs et d’acheteurs. Contrairement à d’autres marchés touristiques, il s’adresse principalement aux habitants et propose des produits authentiques, ce qui en fait un lieu idéal pour découvrir la culture locale. Les visiteurs peuvent y déguster des spécialités culinaires chinoises adaptées aux goûts vietnamiens, comme le célèbre Hu Tieu Sate.
Informations pratiques sur le quartier chinois
À l’époque coloniale puis durant la présence américaine, Cholon était une province prospère à quelques kilomètres de Saigon. Aujourd’hui, urbanisation oblige, les deux cités font partie d’un tout.
La ligne de bus numéro 1 relie ces deux arrondissements de Ho Chi Minh Ville. Avec une pointe de nostalgie, les deux extrémités de la ligne portent toujours leurs anciens noms.
J’aime vivre dans ce cinquième arrondissement, celui que beaucoup appellent « le quartier chinois. » À l’ouest de la ville, c’est un lieu grouillant de vie où seules les affaires ont droit de citer.
Même si les grandes enseignes lumineuses en chinois ont aujourd’hui disparu, les commerçants continuent d’écrire dans les deux langues, sur les façades des boutiques.
Ici on trouve de tout, les petits commerces regorgent de marchandises et les marchés également. C’est le quartier des pâtisseries et elles y sont très bonnes.
C’est également celui des boutiques de plantes médicinales et de pharmacopées chinoises. Outre les plantes séchées, on y trouve des champignons racornis, des racines indéfinissables, des hippocampes et des lézards séchés, des vésicules d’ours, des cornes de rhinocéros. Un peu plus loin, sur des étagères, trônent des bocaux remplis de serpents baignant dans de l’alcool.
Au début, je passais des heures dans ces ruelles à regarder ces échoppes insolites et j’ai fini par me lasser, je me suis mis à explorer d’autres recoins. À côté de chez moi, il y a les marchés, d’articles de mercerie et de tissus, dont je vous ai déjà parlé. Un peu plus loin, complètement à l’extrémité du boulevard Tran Hung Dao, s’impose majestueusement l’église Cha Tam.
L’église
Au cœur de ce quartier chinois, constellé de pagodes, cette église est une apparition surprenante. Des murs de couleurs claires, une grande cour où s’entassent les fidèles lorsque l’édifice est plein. L’intérieur est moins clinquant que celui de la cathédrale de Saigon.
La décoration chinoise est très simple, pour un lieu de culte ouvert de 6h à 22h. Chaque jour plusieurs messes y sont dites en vietnamien et chinois. La croix, qui se trouve au sommet du clocher, reste allumée toute les nuits et se voie de très loin. Il y a un autre lieu qui m’a particulièrement intéressé, c’est le marché de Binh Tay. Cette grande construction, avec ses toits en forme de pétales de lotus, son beffroi central et ses magnifiques horloges, elle est l’œuvre d’un architecte français.
Le marché du quartier chinois
Comme au marché central de Ben Thanh, ici, on trouve de tout! C’est un des principaux points d’approvisionnement des petits commerçants de la ville.
Il est amusant d’y comparer le prix, d’un objet traditionnel, avec celui du même article vendu aux touristes dans le centre-ville.
C’est un endroit fourmillant de vie, un mélange de parfums exotique, un lieu où on peut acheter et manger. Il faut simplement y faire attention à son portefeuille ou à ses objets précieux.
Personnellement j’ai surtout eu peur d’y perdre ma femme! Un instant d’inattention et, la foule se referme sur la personne que l’on suit.
C’est dans ce même lieu que j’ai tourné mes plus beaux plans, de danse du dragon, au moment de Têt.
Si vous venez au Vietnam, ne loupez pas ce marché moins touristique! Dans ce quartier, un demi-million de Vietnamiens d’origine chinoise vit.
Ils se resserrent autour du noyau familial, sont très travailleurs, économes et sobres. L’espace est restreint mais les Chinois prospèrent dans toutes les situations auxquelles ils sont confrontés.
La seule distraction, que je les vois s’accorder, est une partie d’échec chinois. C’est un croisement entre notre jeu d’échec et le jeu de Go.
Je peux les regarder jouer pendant des heures sans comprendre le déplacement de ces gros jetons incrustés de lettres chinoises.
Les deux joueurs sont souvent entourés d’une dizaine de personnes qui regardent la partie, gesticulent, crient et rigolent. Ce jeu se pratique aussi bien au milieu du marché, devant l’entrée d’une boutique ou dans un parc paisible. C’est aussi un lieu ou j’aime me rendre.
Le bassin à Cholon
À Cholon, il y a plusieurs parcs mais, un remporte ma préférence. C’est un petit jardin rempli de fleurs très gracieuses et parfumées. Le genre d’ornementation que nous payerions une véritable fortune chez notre fleuriste français. Pourtant, ce n’est pas cela qui m’attire ici. On pourrait même dire que le bruit de la circulation, passant à proximité, est désagréable.
Je m’en soucie peu car, ce qui me captive ici est le bassin qui se trouve en son milieu. Il est rectangulaire, peu profond mais suffisamment pour laisser nager les poissons qui l’habitent. Du milieu de l’eau, un extraordinaire dragon blanc émerge. Ses griffes, ses yeux et ses naseaux sont d’un rouge sang. Tout autour de lui, des têtes de bébés dragons sortent, elles aussi, de l’onde calme.
Par grande chaleur, ces monstres aquatiques crachent par leurs narines des jets rafraîchissants d’eau scintillante. C’est une telle féerie que les enfants s’arrêtent de jouer dans les allées et viennent s’asseoir au bord du bassin. Après cela, qui oserait encore prétendre que les dragons ne sont plus magiques !