Au monastère de Druk Gawa Khilwa, situé à Kathmandu, au Népal, les nonnes renversent le bouddhisme traditionnel.
Elles reçoivent un enseignement féministe particulier qu’on ne trouve pas dans les autres monastères.
Une initiative de Gyalwang Drukpa
Le système patriarcal des monastères bouddhistes privilégie les hommes. Les moines ont toujours occupé les postes de leadership dans la communauté, laissant les nonnes assumer les corvées fastidieuses.
Sa sainteté, Gyalwang Drukpa, chef spirituel de l’école kagyupa, une branche de bouddhisme tibétain, a décidé de changer les traditions ancestrales et de chambouler le système patriarcal en initiant une certaine révolution pour permettre aux femmes de recevoir un enseignement identique à celui des hommes dans les et monastères de son école.
Pour Gyalwang Drukpa, « les gens ont toujours pensé que les femmes ne pouvaient pas atteindre l’illumination ni participer à certains rites. ». Pour lui, le temps était venu de changer les mentalités pour que les femmes puissent jouer un rôle plus important dans le monde.
Il a donc ouvert deux couvents au Népal destinés aux filles souhaitant suivre une règle de vie austère mais révolutionnaire.
La vie dans le monastère
Les journées au couvent commencent tôt et le réveil est fixé à 3 heures du matin. La journée des nonnes comprend la réalisation d’exercices d’une forme de méditation très physique suivi par les cours quotidiens à l’école où les nonnes apprennent le bouddhisme mais aussi l’anglais et d’autres matières modernes.
Le travail communautaire a eu lieu 6 jours sur 7. Les résidentes doivent se partager les tâches ménagères tout au long de la journée.
Au nom de l’égalité entre hommes et femmes, Gyalwang Drukpa encourage aussi les jeunes nonnes à acquérir des compétences réservées jusque-là aux moines. Ainsi, nombreuses sont celles qui apprennent le bricolage (plomberie, électricité) ou qui choisissent de pratiquer le cyclisme.
La fin de la journée est consacrée à la prière. Dans ce monastère, ce sont les femmes qui dirigent la prière.
Les arts martiaux
Historiquement, dans la tradition bouddhiste, les nonnes sont considérées comme inférieures aux moines. La pratique des arts martiaux n’était jusque-là pas possible.
Dans ces couvents, la pratique des arts martiaux et du Kung-Fu en particulier sont autorisés pour les jeunes nonnes.
Pour beaucoup d’entre elles, le Kung-Fu est un moyen de renforcement physique et mental qui leur permet de donner de la confiance en soi et de développer leur concentration.