L’Histoire Bouddhiste

Déroulement des premiers conciles bouddhistes Déroulement des premiers conciles bouddhistes

De la mort de Bouddha à la mort de l’empereur Ashoka

Pour comprendre l’histoire bouddhiste, il faut d’abord connaître la vie de Bouddha. En effet, il vécut et enseigna au Népal et en Inde il y a environ 25 siècles.

Cet article explore ce qui arriva au bouddhisme après sa mort, vers 383 avant J.-C.

Contexte historique de l’émergence du bouddhisme

Au VIe siècle avant J.-C., l’Inde avait une structure sociale rigide. Plus précisément, le système des castes, encadré par le brahmanisme, dominait. L’élite brahmane se réservait la quête spirituelle. Par conséquent, les autres castes y avaient peu accès.

Le bouddhisme émergea comme une alternative spirituelle révolutionnaire. En effet, il prônait l’égalité, la compassion et la quête de la libération individuelle (nirvāna). De plus, ces principes étaient accessibles à tous, sans distinction d’origine sociale.

Bouddha, né Siddhartha Gautama, enseigna les Quatre Nobles Vérités et le Noble Chemin Octuple. Ainsi, ces enseignements visaient à mettre fin à la souffrance.

Les disciples de Bouddha et leur mode de vie

Après la mort de Bouddha, ses disciples transmirent ses enseignements. Par ailleurs, il eut de nombreux disciples laïcs. Cependant, la majorité devinrent moines ou nonnes.

Ces moines et nonnes ne vivaient pas dans des monastères. Au contraire, ils menaient une vie itinérante. Par exemple, ils erraient à travers forêts et villages, mendiant leur nourriture et dormant sous les arbres. En outre, leurs seuls biens étaient trois robes, un bol d’aumône, un rasoir, une aiguille et une passoire à eau.

Les moines fabriquaient les robes à partir de vêtements jetés. Ensuite, ils les teignaient avec des épices comme le curcuma ou le safran. Ainsi, cela les rendait plus présentables et les désinfectait. Finalement, cette pratique donna naissance au surnom « robes de safran ». Aujourd’hui, elles sont parfois orange.

Préservation des enseignements : le premier concile bouddhiste

À la mort de Bouddha, Mahakashyapa devint le leader de la Sangha. Selon les textes pali, il convoqua une assemblée de 500 moines. Là, ils débattirent de l’avenir du bouddhisme. Par la suite, les moines appelèrent cet événement le premier concile bouddhiste.

Les principaux sujets abordés furent :

  • Comment préserver les enseignements de Bouddha ?
  • Quelles règles de vie les moines devaient-ils suivre ?

Lors de cette assemblée, les moines récitèrent et révisèrent les sermons et les règles de Bouddha. Enfin, ils s’accordèrent sur leur authenticité. Ainsi, cela jeta les bases du « Canon pali », les premières écritures bouddhistes.

Les moines transmettaient initialement les sermons oralement. De plus, ils les structuraient en vers et en listes pour faciliter la mémorisation. Plus tard, ils attribuèrent des sections à différents groupes de moines. Par conséquent, cela permit de transmettre les enseignements aux générations futures.

Divisions sectaires : le deuxième concile bouddhiste

Près d’un siècle après la mort de Bouddha, des divisions apparurent dans la Sangha.

Selon les textes, ils mentionnent dix-huit écoles. Cependant, leurs différences doctrinales étaient souvent minimes. Néanmoins, deux grandes factions émergèrent :

  • Sthaviravāda : Cette école conservatrice adhérait fermement au Canon pali. Aujourd’hui, elle existe encore sous le nom de Theravāda, surtout en Asie du Sud-Est.
  • Mahāsāṁghika : Considérée comme un précurseur du Mahāyāna, elle proposa des idées novatrices. De plus, elle adopta une approche plus flexible des règles monastiques.

Les moines convoquèrent un second concile vers 386 avant J.-C. Ils tentèrent d’unifier la Sangha. Cependant, les divisions persistèrent.

L’empereur Ashoka et l’expansion du bouddhisme

Ashoka (304-232 avant J.-C.) était un prince guerrier indien. Initialement, il était connu pour sa cruauté avant sa conversion au bouddhisme. Selon la légende, des moines bouddhistes touchèrent Ashoka par leur compassion après qu’il eut été blessé durant une bataille.

Ashoka continua ses conquêtes brutales. Mais, les souffrances de la bataille de Kalinga l’horrifièrent. Bouleversé, il s’écria : « Qu’ai-je fait ? » Ensuite, il fit le serment de suivre le chemin bouddhiste pour lui-même et son royaume.

Empreur Ashoka
Empreur Ashoka

Ashoka régna sur une grande partie de l’Inde. Il fit graver des enseignements bouddhistes sur des piliers. De plus, il érigea de nombreux stupas contenant les reliques de Bouddha. Selon la légende, il construisit 84 000 stupas pour diffuser les enseignements.

Sous son règne, le bouddhisme s’étendit au-delà de l’Inde. Il atteignit le Pakistan, l’Afghanistan, le Sri Lanka, et via la route de la soie, l’Asie centrale et la Chine.

Diffusion du bouddhisme après Ashoka

Après la mort d’Ashoka, le bouddhisme continua de prospérer. Grâce à la route de la soie, il s’établit en Asie centrale, en Chine, puis en Corée et au Japon. Dans chaque région, il s’adapta aux cultures locales. Ainsi, cela donna naissance à des formes variées :

  • Theravāda : Présent au Sri Lanka, en Thaïlande et en Birmanie, il met l’accent sur les enseignements originaux et la discipline monastique.
  • Mahāyāna : Plus prédominant en Chine, au Japon et en Corée, il se concentre sur l’idéal du bodhisattva.
  • Vajrayāna : Également appelé bouddhisme tantrique, il s’est développé au Tibet et en Mongolie. De plus, il intègre des pratiques rituelles et mystiques.

L’héritage durable de la période de règle d’Ashoka

Cette période, de la mort de Bouddha au règne d’Ashoka, fut cruciale. Elle structura, préserva et étendit le bouddhisme. Ainsi, elle posa les bases de la diversité des traditions bouddhistes actuelles.

Les divisions sectaires, comme celle entre Theravāda et Mahāyāna, façonnèrent ces traditions. Chacune développa ses interprétations des enseignements de Bouddha. De plus, elles s’adaptèrent aux contextes culturels et sociaux.

Le Theravāda reste prédominant en Asie du Sud-Est. En revanche, le Mahāyāna a trouvé un écho profond en Asie de l’Est. Quant au Vajrayāna, il s’est épanoui au Tibet et en Mongolie.

Ces adaptations permirent au bouddhisme de s’intégrer harmonieusement dans des sociétés diverses. Il conserva ses principes fondamentaux : compassion, sagesse et libération. Aujourd’hui, il continue d’évoluer, s’adaptant aux défis modernes tout en restant fidèle à ses racines.

L’héritage de cette période fondatrice est toujours vivant. Il influence des millions de pratiquants à travers le monde. Enfin, il offre des réponses spirituelles pertinentes dans un monde en mutation.