Décoration et premiers pas culinaires
La cuisine d’Asie du Sud-Est que l’on mange chez nous en France est spécialement adaptée à nos palais.
Nous progressons lentement dans nos découvertes et ce sont souvent d’autres personnes qui nous poussent à tester de nouvelles spécialités.
Dans ces restaurants, j’appréciais particulièrement la décoration et l’exotisme des baguettes. Ma maîtrise de ses dernières a beaucoup surpris mes amis vietnamiens.
Depuis ses premiers pas culinaires, j’ai eu l’occasion de changer mes goûts. Ma remise en question la plus importante concerne le gingembre. Au début, cette racine avait le relent du savon dans ma bouche, j’étais persuadé de ne pas l’aimer.
La première fois que j’ai dégusté du bœuf, au gingembre, préparé par une Vietnamienne, je n’en suis pas revenu. Il y en avait une grosse quantité et la viande prenait ainsi une saveur fortement poivrée. Cette découverte a bousculé tous mes repères et, comme disent nos amis québécois, je suis tombé en amour de cette saveur. Depuis ce jour, je me régale chaque fois que j’en mange.
Chaque année, pour Têt, ma nouvelle belle-mère m’offre du gingembre confit. Elle doit avoir le secret espoir que ma femme et moi lui ferons un petit bébé.
Depuis que j’envisage d’ouvrir un restaurant, j’observe leurs habitudes culinaires. Je fais goûter ma cuisine et plusieurs mets plaisent beaucoup. Les champignons à l’ail, les spaghettis bolognaises, le ragoût et les crêpes semblent garder le peloton de tête.
Il y a des plats succulents dans leurs spécialités. Ce sont souvent des choses simples et très saines qui, mélangées, font merveille. Des nouvelles saveurs titillent nos papilles et nous remplissent de joie. Je leur ferais un seul reproche, ils ne s’embarrassent pas de l’aspect extérieur.
Les plats pourraient être mieux présentés et un zest de décoration serait le bien venu. L’aspect des restaurants laisse aussi à désirer. Pourtant, là aussi, une couche de couleur et un peu plus de ménage ferait des prodiges. Ceci renforce mon idée, que, pour attirer le client, des petites touches suffiraient à améliorer l’ordinaire! En rajoutant un petit sablé, à côté d’une tasse de café, on obtient vite le petit plus qui fera revenir le client.
D’autres choses me semblent indispensables : La qualité et la fraîcheur des mets servis. Même si ce n’est pas la première chose que regarde un Vietnamien, cela fidélisera un pourcentage non négligeable de clients étrangers. Ils sont de plus en plus importants.
À ces touristes affamés, je ne peux m’empêcher de dire qu’il faut déguster vietnamien. Lors de mes voyages à l’étranger, j’ai trop souvent rencontré des Occidentaux voulant manger comme chez eux. J’aurais l’occasion de revenir sur ce sujet et sur le comportement les résidants étrangers au Vietnam.