Les composantes de l’oralité

Un peu partout dans le monde, on a pris tardivement conscience de la nécessité de protéger les connaissances, traditions et croyances populaires.

Sur l’initiative de l’UNESCO de nombreux programmes ont été lancés dans ce sens.

Le Vietnam, avec ses 53 ethnies et ses différents dialectes, n’échappe pas à la règle. La volonté d’unifier le pays a longtemps empêché ce travail.

Aujourd’hui les Vietnamiens prennent conscience de l’importance de protéger l’oralité, l’artisanat, les croyances et coutumes des groupes minoritaires.

Pour bien comprendre cet objectif, regardons ce que les ethnologues appellent les composantes de l’oralité.

Il y a d’abord la littérature orale qui comprend : Mythologie et prières, histoire, contes et légendes, droit et morale (droit coutumier chez nous,) chansons et jeux verbaux.

Ensuite vient la gestuelle : Rituels, théâtre et marionnettes, musique, mime et danse, sport et art-martial, signaux sonores ou visuels.

En dernier arrive le savoir-faire : Agriculture et élevage, cueillette, chasse et pêche, artisanat et art populaire, alimentation et cuisine, techniques de guérison et pharmacopée.

La collecte et la sauvegarde de ces informations sont un travail de titan. Ne dit-on pas que « lorsqu’un sage meurt, c’est une bibliothèque qui se perd… » Au Vietnam, il en est de même!

Vietnam : Une diversité ethnique importante

Sur les hauts plateaux du Centre on retrouve les ethnies Bahar, Sédang et Mnong, elles parlent des langues à racines austro-asiatique ou khmère.

Dans la même région, les Rhadé, les Giarai et les Raglais sont d’origine culturelle et linguistique malayo-polynésienne. Ils sont environ 500 milles personnes.

Dans les vallées s’étale la grande famille, de langue thaï, venue de Chine. Au nord-est de l’ancien Tonkin on trouve les Nung et Tay Tho. Tandis qu’au nord-ouest, sont installés Thaï blanc et Thaï noir. Ils sont presque 3 millions.

Dans les montagnes, à la frontière chinoise et laotienne, sont installés les groupes Hmong Fleurs et Hmong Noir, Blancs, Rouges et Verts ainsi que les Dzao. Ces peuples, 500 mille individus, portent des tenues très colorées et sont ici seulement depuis la fin du XIXe siècle.

Dans les montagnes du nord-ouest du pays habitent quelques groupes Tibéto-Birmans, ils sont venus du Tibet en passant par la Birmanie. Les Ha Nhi, les Phu La, les La Hu, les Lolo, les Cong et les Si La sont à peine 500.

Finalement, parlons des descendants du royaume de Champa. Six cent mille Chams sont installés entre Nha Trang et Phan Thiết ainsi que dans le delta du Mékong. Ils parlent une langue d’origine malayo-polynésienne. Chacune de ces communautés a ses croyances, ses cultes et ses rituels.