Dernière mise à jour : 26 octobre 2025
Établi par le Bouddha historique au Ve siècle avant notre ère, le Vinaya constitue la base de la discipline monastique bouddhiste.
Ce code de conduite définit les règles de vie, les sanctions et les pratiques éthiques qui régissent les communautés de moines et de nonnes à travers l’Asie.
À retenir
- Le Vinaya regroupe les règles monastiques établies par le Bouddha pour maintenir l’harmonie du sangha.
- Il compte environ 227 règles pour les moines et 311 pour les nonnes dans la tradition theravāda.
- Trois grands Vinaya sont encore observés : theravāda, dharmaguptaka et mūlasarvāstivāda.
- Son objectif est la pureté morale, la cohésion communautaire et la progression spirituelle.
- Il influence encore aujourd’hui la vie des monastères en Asie du Sud et du Nord.
Sommaire
- Origine du Vinaya
- Structure et contenu
- Les trois grandes traditions du Vinaya
- Rôle éthique et spirituel
- Le Vinaya et la vie contemporaine
- Transmission et étude
1. Origine du Vinaya
Le Vinaya a été établi progressivement au fil de la vie du Bouddha. Les premières communautés monastiques vivaient dans une grande liberté jusqu’à l’apparition de comportements inappropriés qui ont conduit le Bouddha à instituer des règles.
Celles-ci visaient à préserver la pureté de la conduite et la réputation du sangha, garantissant la confiance du peuple laïc envers les moines et les nonnes.
2. Structure et contenu du Vinaya
a) Les cinq sections principales
Le Vinaya se compose de cinq parties : les règles disciplinaires (Prātimokṣa), les explications des infractions, les récits de fondation, les procédures judiciaires internes et les enseignements sur la conduite collective.
Chaque règle est accompagnée d’un contexte historique, permettant de comprendre son origine et son application.
b) Le Prātimokṣa
Le Prātimokṣa est le cœur du Vinaya. Il énumère les fautes à éviter et les comportements à adopter.
Les moines theravāda suivent 227 préceptes et les nonnes 311. Les transgressions les plus graves, appelées pārājika, entraînent l’expulsion définitive de la communauté. D’autres fautes, moins sévères, demandent la confession et la réparation.
3. Les trois grandes traditions du Vinaya
a) Le Vinaya theravāda
Conservé en pāli, le Vinaya theravāda est suivi au Sri Lanka, en Thaïlande, au Cambodge et en Birmanie.
Il met l’accent sur la simplicité de vie, la mendicité, la méditation et le respect absolu des préceptes comme moyen d’atteindre la libération.
b) Le Vinaya dharmaguptaka
Utilisé en Chine, en Corée et au Vietnam, ce Vinaya fut traduit en chinois au IVe siècle. Il constitue la base de l’ordination monastique dans le bouddhisme mahāyāna d’Asie de l’Est.
Les nonnes y occupent une place importante, en raison de l’existence d’une lignée d’ordination féminine ininterrompue.
c) Le Vinaya mūlasarvāstivāda
Adopté au Tibet et en Mongolie, le Vinaya mūlasarvāstivāda se distingue par un nombre légèrement différent de règles et une attention particulière à la vie communautaire.
Il influence toujours les monastères de la tradition tibétaine et la formation des moines du bouddhisme tantrique.
4. Rôle éthique et spirituel du Vinaya
a) Préserver la pureté de la conduite
Le Vinaya n’est pas un simple code juridique. Il constitue un entraînement de l’esprit.
Le respect des règles permet de purifier la parole, les actes et la pensée, conditions essentielles pour développer la sagesse et la méditation.
b) Favoriser l’harmonie du sangha
Les règles visent à prévenir les conflits, encourager la compassion et maintenir l’unité de la communauté.
Les réunions bimensuelles appelées uposatha servent à réciter collectivement le Prātimokṣa et à confesser les fautes, renforçant ainsi la cohésion du groupe.
5. Le Vinaya et la vie contemporaine
Aujourd’hui, les communautés bouddhistes adaptent le Vinaya à la société moderne sans en altérer l’esprit.
Les moines vivant dans les villes respectent les préceptes essentiels tout en s’engageant dans l’éducation, la santé ou la médiation sociale. Le Vinaya demeure un guide éthique vivant, au-delà de la tradition monastique stricte.
6. Transmission et étude du Vinaya
L’étude du Vinaya reste centrale dans la formation monastique. Les novices l’apprennent dès leur ordination afin de comprendre la valeur de chaque précepte.
De nombreux monastères conservent encore des manuscrits anciens en pāli, sanskrit ou chinois.
Les chercheurs modernes y voient un témoignage historique unique sur la vie communautaire de l’Inde ancienne et sur la genèse du droit religieux asiatique.