Le Bouddhisme au Sri Lanka : 2000 ans d’héritage spirituel vivant

Cérémonie bouddhiste Theravada dans un temple traditionnel du Sri Lanka, moines en robes safran entourés de symboles spirituels Lumière et spiritualité : Un moment sacré au cœur du bouddhisme sri-lankais

Le Bouddhisme Sri Lanka, gardien de la tradition Theravada

Tout d’abord, le Bouddhisme au Sri Lanka représente l’une des traditions spirituelles les plus anciennes au monde. En effet, cette île abrite la plus longue histoire continue du bouddhisme parmi tous les pays bouddhistes. Actuellement, plus de 70% de la population sri-lankaise pratique le bouddhisme Theravada.

Les origines historiques du Bouddhisme Sri Lanka : une transmission impériale

Au IIe siècle avant notre ère, le vénérable Mahinda, fils de l’empereur Ashoka, introduit le bouddhisme sur l’île.

Par ailleurs, le roi Devanampiyatissa accueille favorablement cette nouvelle spiritualité et soutient son développement. Ainsi, les premiers monastères voient le jour grâce au financement royal.

L’arbre de la Bodhi : un symbole sacré millénaire

Parallèlement à l’arrivée des enseignements, un arbuste de la Bodhi est planté sur le sol sri-lankais. De plus, cet arbre sacré devient rapidement un lieu de pèlerinage majeur pour les fidèles. Encore aujourd’hui, les bouddhistes vénèrent ce descendant direct de l’arbre de l’Éveil.

La préservation des textes sacrés : le Canon Pali

Dans les années 30 avant notre ère, le Canon Pali est mis par écrit pour la première fois. Auparavant, les moines transmettaient oralement ces précieux enseignements. Cette transcription constitue un tournant majeur pour le Bouddhisme Sri Lanka.

Les défis historiques et la résilience du Bouddhisme Sri Lanka

L’influence des autres traditions

Au fil des siècles, le bouddhisme Mahayana influence partiellement les pratiques locales. Cependant, la tradition Theravada maintient sa prééminence sur l’île. Les échanges avec le Myanmar et la Thaïlande renforcent régulièrement la lignée monastique.

La période coloniale

Dès le XVIe siècle, les puissances coloniales tentent d’imposer le christianisme à la population. Toutefois, la résistance spirituelle s’organise progressivement. Un débat historique oppose notamment le moine Migettuwatte Gunananda à un prêtre chrétien.

Les trois grandes écoles du Bouddhisme Sri Lanka moderne

La Siam Nikaya

Au XVIIIe siècle, le vénérable Upali, moine thaïlandais, fonde cette première école majeure. Le roi Kirti Sri Rajasinghe soutient activement son développement en 1753. Cette tradition maintient des liens étroits avec le bouddhisme thaïlandais et joue un rôle crucial dans la restauration du sangha au Sri Lanka.

Upali Thera et ses disciples confèrent l’ordination Upasampada à de nombreux moines sri-lankais, revitalisant ainsi les pratiques monastiques.

La Siam Nikaya s’établit principalement autour de la ville de Kandy et se divise en deux branches principales : Malwatta et Asgiriya. Elle reste fidèle aux enseignements du Theravada et au Canon Pali.

L’Amarapura Nikaya

En 1800, cette deuxième école s’établit grâce aux échanges avec le Myanmar (Birmanie). Elle développe une organisation structurée et méthodique, attirant de nombreux pratiquants à travers le pays.

L’Amarapura Nikaya se distingue par son ouverture, accordant l’ordination sans discrimination de caste. Cette approche inclusive lui vaut le soutien de l’intelligentsia sri-lankaise. L’école met l’accent sur l’étude approfondie des textes bouddhiques et encourage une pratique rigoureuse de la méditation.

La Ramanna Nikaya

Le vénérable Ambagahawatte Saranankara établit cette troisième école en 1864. Elle met l’accent sur une pratique pure et rigoureuse, inspirant encore de nombreux pratiquants aujourd’hui.

La Ramanna Nikaya se caractérise par son adhésion stricte aux règles monastiques et son rejet du culte des divinités dans les temples. Elle attire particulièrement les moines forestiers, connus pour leur vie ascétique. Cette tradition encourage une interprétation littérale des enseignements du Bouddha et promeut une vie simple et méditative.

Ces trois écoles bouddhistes, bien que distinctes, partagent le même fondement doctrinal du Theravada. Elles ont joué un rôle crucial dans la préservation et la revitalisation du bouddhisme au Sri Lanka.

En 2019, un accord historique a été signé pour fusionner les chapitres Amarapura et Ramanna, créant ainsi la Sri Lanka Amarapura Ramanna Saamagri Maha Sangha Sabha. Cette unification témoigne de la volonté de renforcer l’unité du sangha sri-lankais tout en préservant la richesse de ses traditions.

L’héritage vivant du Bouddhisme Sri Lanka

Une pratique méditative distinctive

La méditation Vipassana occupe une place centrale dans la tradition Theravada sri-lankaise. Les monastères proposent régulièrement des retraites de méditation. De nombreux pratiquants occidentaux viennent étudier ces techniques.

Le rôle social des monastères

Les temples jouent un rôle éducatif et social majeur dans la société sri-lankaise. Les moines enseignent le dharma aux laïcs de tous âges. La communauté monastique préserve activement la culture bouddhique.

L’avenir rayonnant du Bouddhisme Sri Lanka

Le bouddhisme sri-lankais continue d’attirer l’attention internationale. Les échanges avec d’autres traditions bouddhistes s’intensifient régulièrement. Cette tradition millénaire s’adapte aux défis du monde moderne tout en préservant son authenticité.